L’implantation d’une fraiseraie : les étapes en détails


L’implantation d’une fraiseraie : les étapes en détail

Dans la continuité du développement du Jardin d’Essai, nous avons décidé au printemps dernier de créer une fraiseraie. Comme vous avez pu le voir sur l’article précédent reprenant les lieux composant le Jardin d’Essai, nous allons tout naturellement l’implanter côté verger, après les fruitiers palissés, sa place étant toute trouvée !

À l’origine, le tout premier jardin de La Bonne Graine se trouvait sur cette parcelle et on y testait principalement les haricots. Du coup, le terrain avait été enrichi d’une bonne quantité de compost deux à trois ans auparavant, de l’ordre de 10 mpour une parcelle de 100 m². Cela peut paraitre beaucoup (et ça l’est !) mais cela dépend avant tout de la terre initiale, et pour nous c’est une terre « à vigne », argileuse, et qui nécessitait cet apport pour s’assouplir. Désormais, cet amendement a été « digéré » et la terre est devenue propice à l’implantation de cette fraiseraie.

Etape 1 : la préparation du terrain

Vers la fin avril, nous avons passé la motobineuse pour aérer le terrain puis recouvert d’une bâche horticole noire, épaisse (110 g/m²) :


L’objectif de cette bâche était de ne pas nous laisser envahir par l’herbe durant la belle saison et de gagner du temps en fin d’été, au moment du repiquage des plants, fin août – début septembre.

Comme à l’accoutumée, nous avons vu large au niveau des tests : nous avons réalisé 22 rangs de 23 plants chacun, soit 506 plants ! Nous avons choisi d’implanter les 11 variétés que propose La Bonne Graine ainsi que 16 nouvelles variétés (remontantes et non-remontantes) sélectionnées auprès de nos producteurs dans le but de les essayer et de vous les proposer éventuellement, si nos tests s’avèrent concluants. Parmi ces variétés, il y a quelques nouveautés qui nous inspirent fortement, comme une fraise blanche ou une autre ayant l’allure et le goût d’une framboise… Mais nous en reparlerons une fois testée ! 😀

Bon, vous l’avez vu, la bâche était posée, bien tendue et (bien réfléchi !), elle est quadrillée. La simplicité aurait consisté à se servir des repères pour prévoir nos trous mais nous, on aime les challenges, alors on ne l’a pas fait comme ça ! En vérité, les quadrillages sont tous les 24 cm (étrange, non ?) et des rangs tous les 48 cm, ça nous paraissait trop serré. Ce n’est pas comme si on manquait de place, hein ! On est donc parti sur 60 cm, du coup tout était décalé :

On voulait vous dire aussi que, si vous aimez la rigueur et la symétrie, on ne peut que vous conseiller de partir bien droit. Tirez des cordeaux, utilisez des astuces (voir photos ci-dessous), débrouillez-vous comme vous voulez mais faites vos premiers rangs droits, car tout va en découler ! :

Étape 2 : des petits trous, des petits trous, encore des petits trous…

Vous avez bien suivi, les emplacements sont désormais marqués et nous allons désormais procéder à l’étape 2, et faire les trous. Mais, ce qui parait tout simple est, en réalité, un problème réel : la bâche horticole est tissée comme un textile et, quand vous la coupez, elle s’effiloche, et avec le vent et les intempéries diverses (et d’hiver aussi 🙂 ), la « durabilité » de la bâche s’en trouve fortement affectée.

Mais nous, l’équipe de La Bonne Graine, nous avons trouvé la parade ! Quand je vous dis qu’on aime les challenges !

Afin d’illustrer cette remarquable performance, 😉 voici une petite vidéo :

Ce magnifique outil breveté La Bonne Graine permet, une fois chauffé, de percer la bâche. Nous obtenons des cercles égaux en taille et la chaleur cautérise la bâche (cela évite l’effilochement) :

Facile d’utilisation, ne nécessitant pas de matériel particulier, cette astuce vous rendra de grands services : un trépied, une boite de conserve grand format permettant de contenir la chaleur et hop, vous posez votre outil dessus. Simple et efficace !

Étape 3 : La plantation

La mise en place en fin d’été est plutôt favorable : le sol est chaud, la reprise est rapide et les plants ont le temps de s’installer convenablement avant l’hiver. De plus, les rigueurs de l’hiver sont positives pour les fraisiers qui ont besoin d’un minimum de froid pour fructifier convenablement au printemps suivant. Notre plantation était intégralement effective au 5 septembre.

Pour notre fraiseraie, nous disposions d’un stock de fraisiers en godet et d’autres en racines nues. Nous privilégions les godets à cette période. Pour la plantation, en godet, c’est facile : un trou et on met le plant dedans ! 😉 Pour les racines nues, voici la marche à suivre : tout d’abord, raccourcissez légèrement les racines et humidifiés les plants avant la plantation. Écartez bien les racines et veillez à ne pas trop enfoncer les plants pour éviter la pourriture au collet. Bien sûr, un bon arrosage après repiquage est indispensable et permet de tasser la terre autour des racines. L’enracinement se faisant sur une quinzaine de jours environ, il faudra être vigilant sur l’arrosage en fonction de la météo, pour que les fraisiers ne souffrent pas. Une reprise à 100% reste toutefois hypothétique et il y a toujours une petite perte, très limitée en fonction de l’attention que vous leur apporterez. Les fraisiers auront tout l’hiver pour s’implanter correctement.

Étape 4 : A… venir, dans un avenir proche !

En début d’année prochaine, nous installerons un arrosage type goutte à goutte à chaque pied. Puis, pour faire disparaître la bâche disgracieuse, on paillera la fraiseraie en début du printemps. Outre l’aspect esthétique, ce paillage permettra de garder une constance en hygrométrie pour une bonne croissance de nos fraisiers et nous permettra de ramasser de belles fraises propres !

Promis, on vous tient informé du résultat ! 😀    >> Comparatif 2018 : cliquez-ici


Mise à jour octobre 2022.

Vous avez également la possibilité de démarrer votre fraiseraie à l’automne. Reprenez l’ensemble des étapes en entamant le travail du sol à la fin de l’été jusqu’à la fin octobre.
Décompactez le sol avec une grelinette selon la surface à aérer. Elle a l’avantage de préserver les organismes vivants dans le sol contrairement au motoculteur. L’effort n’est pas le même, on en est bien conscient !
Il vous faudra ensuite apporter en quantité suffisante du fumier ou compost que vous étalerez sur toute la surface pour bénéficier d’une terre souple et enrichie dès le printemps. Recouvrez d’un paillage ou d’une bâche selon votre préférence.  Cela vous permettra dès le printemps de passer à la plantation des fraisiers en racines nues, disponibles dès la mi-février sur le site de La Bonne Graine.

Si toutefois votre terre est déjà riche ou que vous disposez de compost très mûr, vous passerez directement à la plantation des fraisiers en godet. L’important est d’avoir un sol bien enrichi, le fraisier est très gourmand.

Vous pouvez également consulter le comparatif 2022, qui reprend la nouvelle implantation de la fraiseraie, à renouveler tous les 3/4 ans, ainsi que le test de goût sur 20 variétés de fraises >> vous y trouverez peut-être votre bonheur !

8 commentaires Ajoutez le votre

  1. armelle dit :

    Très bien ! Bonne idée pour les trous !
    Par contre, le problème du paillage à la place de la bache plastique (j’ai testé), ce sont les limaces… Qui adorent les fraises ! Il faut passer souvent pour les cueillir avant elles !
    Et malgré le paillage, les mauvaises herbes pour les fraises sont tenaces… Maintenant j’ai des renoncules, c’est terriblement ressemblant mais bien plus puissant que les fraisiers. Une plaie !
    Je suis preneuse de conseils pour ceux qui arrivent à faire pousser les fraissiers sans mauvaises herbes dans la paille !
    Je trouve que vos lignes sont très espacées, c’est sur qu’il faut de la place pour marcher, mais vous auriez pu faire un passage pour 2 rangs.
    Dernier conseil : s’il y a une chose à ramasser mauvaise pour le dos, ce sont les fraises (et les radis). Un peu de travail, mais une butte est une grande économie de douleurs.

    1. Effectivement, les limaces sont un problème avec une bâche noire, les mulots aussi ! Mais aucune solution n’est parfaite…
      En ce qui concerne l’espacement, c’est peut être une impression, les lignes ne sont espacées que de 50 cm et, sur la photo, les plants n’étaient pas très développés, aujourd’hui la place est moindre. Mais nous en avons pas mal et nous avons privilégié le confort à la productivité, surtout que nous avons installé plus de 500 plants ! Mais oui, cela peut être plus serré.
      Par contre, si vous cultivez sur butte, la perte de place est encore plus grande, non ?

  2. Frédéric dit :

    Bonjour, je souhaiterais créer une fraiseraie, mais de plus petite ampleur 😉
    Je comptais le faire en février-mars. Quels sont vos conseils pour une plantation à cette période de l’année ? Les plans donneront ils déjà quelques fruits cet été ? Ou vaut il mieux attendre la fin de l’été pour la plantation et avoir des plants plus forts l’été prochain ?
    Merci de vos conseils avisés.
    Cdlt

    1. Bonjour,
      Nous avons implanté notre fraiseraie en fin d’été car nous plantions des plants en godet.
      Pour une implantation au printemps, c’est possible dès mars si les conditions le permettent, avec des plants en racines nues. Vous aurez une production dès cette année, un peu moindre qu’avec des plants en godet et avec un peu plus de contrainte au niveau de l’arrosage (être bien vigilant car les plantes sont moins bien racinées que si elles avaient eu tout l’automne et l’hiver pour s’implanter).
      Plants en racines nues dispos sur le site dans la semaine : https://www.labonnegraine.com/149-plants-de-fraisiers?n=100#/categorie-racines_nues
      A bientôt !

    2. rosselleroger dit :

      Il faut pailler avec de la paillette de chanvre, les limaces n arrivent pas a circuler , le chanvre c est comme de la sciure de bois cela colle a la base des limaces , et c est un paillage qui n edt pas onereux

      1. Antoine dit :

        Oui. Il y a aussi le paillis de miscanthus, sa teneur en silice lui confère une action anti-limaces.

  3. Daniele Saintjeveint dit :

    quel engrais pour mes fraisiers et quand

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