Pendant l’hiver, on dessine, on planifie, on s’évade…

Durant la période d’hiver, on l’aura remarqué, il y a beaucoup moins de travaux à faire au potager. En effet, la terre est détrempée ou même gelée, difficile de semer ou de planter un légume. Il faut mettre cette période à profit pour la planification du potager !

Comme il ne s’agit pas de s’enflammer, même si c’est plutôt agréable l’hiver, ça réchauffe (de s’enflammer, vous l’aurez compris !), nous allons vous aider à réfléchir et à préparer votre potager avant de sortir vos outils au printemps : « la réflexion avant l’action te place à l’abri du regret », nous enseigne un vieux proverbe persan, écoutons-le !

mélange de légumes sur une même planche

Nous allons donc aborder, dans cet article, la préparation du potager pour la saison 2019 du Jardin d’Essai. Voici les quelques principes que nous aimons à respecter chez La Bonne Graine :

La rotation des cultures

C’est une manière d’organiser les plantations dans le potager pour améliorer les cultures en quantité et en qualité, le but étant de cultiver de manière écologique tout en évitant les maladies et en respectant le sol. Comment procéder ?

  1. En optimisant la fertilité du sol : chaque plante se nourrit à sa manière et puise dans le sol ce dont elle a besoin. Pour faciliter cette notion de rotation, nous pouvons établir des catégories de légumes qui ont globalement les mêmes besoins :
    -les légumes feuilles (poireaux, choux, épinards, laitues…) ont besoin d’azote pour produire des feuilles, prévoyez des arrosages au purin d’ortie,
    -les légumes « racines/tubercules» (carottes, panais, oignons, pommes de terre) ont besoin de beaucoup de potasse pour faire des réserves dans leur racine ou tubercules, épandez la cendre de votre cheminée à petite dose, vos racines vous remercieront,
    -les légumes « fruits » (tomates, concombres, courges) sont très exigeants en nutriments et puiserons beaucoup dans votre sol, amendez avant l’implantation avec du compost ou du fumier.

    Le principe est d’éviter de faire toujours la même catégorie de légume au même endroit, pour éviter d’épuiser le sol d’un nutriment en particulier. Pour cela il vaut mieux alterner entre légumes fruits, racines et feuilles.

  2. En évitant les maladies : beaucoup de maladies sont dûes à des champignons ou des bactéries qui restent dans la terre une année sur l’autre, voire sur plusieurs années. De plus, ces pathogènes ne s’attaquent, bien souvent, qu’à une famille de légume en particulier, comme par exemple le mildiou sur la pomme de terre. Ainsi, en déplaçant chaque année ces familles de légume dans un autre endroit, les maladies dans le sol ne peuvent s’attaquer à nouveau à la culture.

La succession des cultures

Pour améliorer la succession des cultures et pouvoir récolter régulièrement ces légumes, une réflexion s’impose ! On peut très vite se retrouver bloquer à essayer de semer alors que l’on a pas encore récolté la culture précédente. C’est pour cela qu’il faut planifier à l’avance la succession des cultures de printemps, d’été et d’automne, surtout quand on a un petit jardin. On va donc réfléchir à la culture du printemps et celle qui lui suivra : la courgette prendra la place du pois et se trouvera remplacée par l’ail d’automne, etc…

Pour les plus experts d’entre nous, il est possible de faire des cultures dérobées – et sans finir en prison, ce qui n’est pas pour nous déplaire 🙂 ! Cela consiste à planter ou semer deux cultures en même temps. Par exemple, semer des radis entre les rangs de haricot pour les récolter avant que ces derniers prennent toute la place. Cette méthode permet d’intensifier les cultures, mais n’est pas évidente à mettre en place. Nul doute que l’expérience vous aidera après quelques années.

Un plan de jardin pour mieux se projeter
Un plan de jardin pour mieux se projeter

Se faire plaisir !

C’est le principe le plus important, et là chacun le conçoit comme il veut ! Certains voudront un jardin productif, d’autres un jardin plus esthétique, etc…

Nous, à La Bonne Graine, nous sommes animés par la volonté de nous faire plaisir en cultivant plein de légumes et fleurs dans un beau cadre, nous voulons tester de nombreuses variétés, voire même de nouvelles familles de légumes, afin de pouvoir mieux les connaitre, et – si ils valent le coup, vous les proposer ensuite sur notre site.
Pour nous, le
Jardin d’Essai, c’est également le moyen d’avoir des visuels qui correspondent aux légumes cultivés par des amateurs pour des amateurs : pas de tricherie avec de belles photos dignes des studios hollywoodiens, nous nous mettons à votre place et les légumes ressembleront à ce que, vous, vous pourrez obtenir.
Enfin, ce jardin doit être la vitrine de notre passion pour le potager, c’est pourquoi nous le voulons agréable, joli, bucolique en gardant en tête de (pourquoi pas un jour ?) le faire visiter au plus grand nombre.

L’application de ces principes au Jardin d’Essai

Pour rappel, le jardin d’essai c’est : 2200m² de culture extérieure, dont 16 carrés potager de 7m de coté, soit plus de 780m² à cultiver. Il y a de quoi faire !

Avant de vous montrer des photos de notre jardinier en action, tous muscles dehors, pectoraux saillants sous un T-shirt un peu trop petit (on se calme, les filles, on arrête les fantasmes !), imaginez-le plutôt entrer en scène, armé de son crayon de bois, et commencer par la réalisation du plan du jardin. C’est un peu moins glamour, hein ?!? 😀
Alors, on le verra faire un plan comme on vous l’a exposé plus haut, sur lequel il tiendra compte de la rotation des cultures, de leurs successions et de la liste de toutes les variétés que nous voulons essayer (on a arrêté aux alentours des 200 variétés !).

Après une belle prise de tête, plusieurs heures d’intenses réflexions et une boite vide de Doliprane, v’là le plan ou, du moins, ce que cela peut donner avec nos talents artistiques :

plan 2019 Jardin d'essai
Assolement 2019 du Jardin d’Essai

Qu’on se rassure en ce disant que cela sera plus beau au jardin que sur le papier 🙂

Et en détail, ça donne quoi ?

Pour illustrer nos propos, prenons l’exemple d’implantation dans quelques carrés potagers du jardin.

Le Carré n°12

L’année dernière, nous avions cultivé des melons et des pastèques sur ce carré. Comme il s’agit de légumes-fruits, assez gourmands en nutriments, nous avons choisi d’y faire pousser cette année des pois. Les pois sont de la famille des fabacées (légumineuses) et n’ont pas besoins de beaucoup de nutriments car ils fixent l’azote atmosphérique.

Le Carré n°7

L’an dernier, il y avait des choux et des poireaux à cet emplacement, il y reste d’ailleurs des brocolis à récolter en mai. Comme ils sont encore en place, on a choisi d’y planter des courges cette année. Les courges spaghettis étant frileuses, nous les installerons que début juin quand la place sera libre.

Le Carré n°5

Cette année, ce carré comportera : échalotes, oignons, choux et céleris. Pour le coté esthétique, nous allons planter ces différents légumes, non pas en rang mais en carré. Dans l’idée, la différence de formes et de couleurs de feuillages devrait réaliser un beau damier, enfin on l’espère ! Et si tout se passe bien, on fera une photo vu du ciel, avec le drône. Trop la classe !

Conclusion

Vous en savez ainsi beaucoup plus sur la mise en place des cultures au Jardin d’Essai et nous espérons que cela vous inspirera.. Comme vous pouvez le voir, rien n’est laissé totalement au hasard et une bonne planification nécessite… un plan, essentiel d’après nous, pour mieux visualiser. Mais aussi quelques heures à cogiter. Ensuite, il ne vous restera qu’à acheter vos graines.
Heureusement que l’hiver nous offre ce répit !

2 commentaires Ajoutez le votre

  1. BASTIN JEAN-PIERRE dit :

    Excellent, je ne savais pas par où commencer.
    Merci pour la concision claire et constructive.
    Rdv à vos prochains conseils

  2. Sanchez dit :

    La disposition de l’arrosage automatique m’intéresse aussi sur un jardin de 60 m carrés
    divisé en 2
    C a d au centre j’ai fait un passage jardinier
    CDT

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