La poire-melon, alias « pepino » : une note exotique au jardin

La poire-melon, alias « pepino » : une note exotique au jardin

Fruit de la poire-melon (pépino) à maturité

Haut sur pied, gourmand en eau, rétif au gel, la poire-melon (aussi appelé pepino) est, au même titre que la tomate ou la pomme de terre, un héritage lointain de l’agriculture Inca découverte par les conquistadors espagnols dans les vallées andines du XVIème siècle (Amérique du Sud). Mise en terre après les derniers gels printaniers, cette plante vivace développe un gros fruit dont la pulpe juteuse et douce mélange la saveur de la poire à la texture du melon –  d’où son nom composé. Sa forme ovoïde lui donne vaguement l’apparence d’une  noisette hypertrophiée au teint vert-jaune zébré de rayures pourpres plus ou moins accentuées.

Crue, la poire-melon distille un goût légèrement acidulé lié à sa forte teneur en vitamines C. Eventuellement rehaussée de rhum ou de Porto, elle agrémente les salades-dessert et les préparations sucrées-salées. Cuite, elle se déguste comme un légume et accompagne les plats de viandes ou de poissons, ou entre dans la composition de confiture ou de tartes.

Le cycle de croissance du pepino s’étend sur cinq à six mois, entre le semis (février-mars) et la récolte de ses éléments comestibles (fin d’été, début d’automne). Son port buissonnant et ramifié se dresse jusqu’à 1 mètre de haut et s’habille de longues feuilles qui voisinent avec des florescences blanches et violettes, un profil très caractéristique des solanacées (tomate, aubergine). Ces fleurs donnent naissance aux fruits dont le poids, capable de grimper jusqu’à 2 kg, donne bien du fil à retordre aux branches de l’arbuste, un brin trop frêles pour supporter cette «charge » encombrante. Afin de rétablir l’équilibre et éviter que les jeunes « poires » en formation ne pourrissent au contact du sol et ne prêtent le flanc aux gastéropodes, l’installation de tuteurs autour du pied s’impose comme une opération souvent nécessaire.

Deux infos sont à prendre en considération avant de mettre en terre : d’humeur tropicale, le pepino ne supporte pas les températures négatives et apprécie la luminosité et les sols frais.

Semis et plantation

Les graines sont à semer dès février-mars, en terrine de préférence et dans un environnement plutôt chaud (25 C°.) Le repiquage en pleine terre s’effectue à la mi-mai, lorsque les gels ne sont plus à craindre. Dans le potager, le plant doit occuper un emplacement bien exposé au soleil et délimité dans un rayon offrant un espace libre de 60 centimètres à la ronde. Le bouturage reste une bonne solution alternative au semis : dès la fin de l’été au début de l’automne, le jardinier peut procéder au prélèvement d’un rameau sur le pied-mère et le conserver dans l’eau, le temps qu’il fasse ses premières racines. Le plançon est à rempoter ensuite dans un mélange de terre de jardin, de tourbe et de terreau tenu à l’écart du froid.

Arrosage équilibré

La poire-melon ou pepino aime la chaleur mais ne tolère guère la sécheresse.  En cas de déficit pluviométrique, la plante doit être irriguée quasi quotidiennement afin de la maintenir dans un sol frais et souple mais jamais gorgée d’eau pour autant.

Récolte à pleine maturité

Les fruits sont mûrs  environ 150 jours après la plantation (quatre mois environ). Si la mise en terre a été effectuée en mai, il faut donc prévoir une récolte en septembre. La maturité de la poire-melon est révélée par son aspect: on l’a dit, le poids de son fruit peut dépasser le kilo et son diamètre atteindre 25 centimètres (pour 10 centimètres de hauteur). Quant à son épiderme jaune-beige, elle présente, au stade ultime de son développement,  une série de rayures pourpres discontinues. Sa couleur vire d’un blanc crème à un jaune doré et sa chair devient plus souple au toucher.

Bientôt au catalogue ?

Voici en sont les plants, pour l’instant :

Deux sont déja plantés dans le tunnel d’essai, 3 attendent d’être très prochainement repiqués en extérieur.

La culture ne semble pas poser de problème majeur, les plants se portent bien, ils sont attaqués par les pucerons comme les autres poivrons ou aubergines 🙁

Après cette année de test, nous serons en mesure de vous donner plus d’indications ainsi que des recettes de cuisine pour en profiter pleinement !

Ils seront très probablement intégrés au catalogue pour la saison prochaine, affaire à suivre 🙂


Décembre 2017 : les tests sont concluants, nous l’intégrons donc au catalogue.

Seul bémol, sa lente maturation fait qu’il restait encore beaucoup de fruits non mûrs au moment des premières gelées, irrémédiables pour la survie de la plante. Et ces fruits non mûrs n’ont jamais mûris après coup. Nous ne pouvons que vous conseiller de le faire pousser en pot afin de pouvoir le rentrer l’hiver si vous souhaitez avoir une récolte convenable. Le bouturage comme évoqué dans l’article peut être une solution intéressante aussi pour mettre en place en mai des plants déjà bien avancés, plus que ceux issus de semis.

9 commentaires Ajoutez le votre

  1. BARMAT dit :

    Bonjour,
    Excellent article, merci à vous.
    J’ai effectué un semis il y a 9 jours, sous abri vitré qui chauffe à 30° dans la journée. J’habite dans le Gard et ce fin février 2019 est ensoleillé.
    Les semences sont minuscules, on dirait presque de la poussière. J’ai lu par ailleurs qu’il ne fallait pas les couvrir de terre, simplement les déposer en surface du terreau (de semis). Mon semis étant déjà fait lorsque j’ai lu cette info, je les ai semées en les recouvrant, comme pour un semis de tomates.

    Je vous soumets 2 questions :
    – Avez-vous semé les graines recouvertes ou non ?
    – Avez-vous relevé le temps de levée des premières pousses ? J’en suis à 9 jours et rien en vue. Avant de soupçonner la qualité des semences, j’aimerai profiter de vos observations sur le temps de levée.

    Avec tous mes encouragements.

    1. Bonjour,
      La germination des pépinos est assez proche des tomates, de l’ordre d’une à deux semaines. 9 jours à 30° devrait vous avoir déjà permis de constater une levée. Notre test sur cette variété est très récente (1 mois) et donnait 86% de levée en 8 jours à 25°C jour et nuit.
      Deux raisons peuvent donc expliquer cet échec relatif (et pas définitif, attendez un peu) :
      -les graines sont enfouies trop profondément (1 à 2 mm de terreau maxi, mais quand même un peu)
      -la température la nuit descend trop (30 °C le jour, c’est bien mais si vous avez moins de 10° la nuit, c’est nuisible à la germination).
      Espérant vous avoir aidé.

  2. BARMAT dit :

    Bonjour,
    Effectivement, je pense comme vous que le problème provient de la différence de température entre le jour et la nuit. Je possède pourtant un câble chauffant, mais, par flemme, je ne l’ai pas installée, leurré que j’ai été par la température du jour.
    Merci quant à la durée de germination, j’avais besoin de cette info précieuse. J’attends un peu et je pense passer commande à LBG pour un paquet de semences en secours (celles que j’ai utilisées ne provenaient pas de LBG).
    J’ai aussi observé cette année un retard (voire échec) sur mes semis de tomates semées le même jour dans les mêmes conditions.
    Bonne continuation à tout le monde.

  3. Rivière clara dit :

    Bonjour,
    J’en ai acheté un pied en Bretagne en septembre dernier.
    Il mesure 60 cm de haut, les feuilles vertes vernissées sont superbes et des fleurs apparaissent au sommet de la plante.
    Je me pose des questions, il est actuellement dehors ( région Centre – côté sud) protégé par un cognassier du Japon.
    Ma serre froide peut-elle lui convenir pour les nuits et matins de Novembre.
    J’aimerais ne pas le perdre …
    Merci

    1. Le pépino est gélif et ne supporte pas le froid.
      La serre froide est un minimum, une pièce hors gel sera à prévoir dès que les températures risquent d’être négatives.

  4. aldinski dit :

    je viens de faire des semis avec des graines prélevées d’un fruit. le taux de germination est très satisfaisant et j’espère que ça va bien tenir à l’hiver sachant que là où j’habite il ne gèle jamais

  5. Benezech dit :

    Bonjour
    Deux ans que je tente, à chaque fois c’est un échec (graine pas de chez vous). Très lente à germer effectivement. L’année dernière j’ai eu un plant, replanté au jardin mais il a végété. J’ai récupéré des tiges pour bouturer, une a survécu jusqu’en janvier. Je soupçonne les moucherons car j’avais plein de vers dans le terreau. Je vais retenter cette année.

  6. Favretto dit :

    Bonjour j’ai acheté un petit pied en mai je l’ai planté en Bretagne sud au pied d’un petit pommier qui était exposé sud ouest il profite du soleil et de l’ombre.il m’a fait les fleurs puis des fruits.je ne l’ai pas beaucoup arrosé car cette été a été pluvieux.mais nous avons un été indien donc j’espère qu’ils iront au bout.ils font 10cm de long.

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